Au fond d’une vallée de pins noirs, il y a un lac. Au milieu du lac, il y a trois îles. Et au bord du lac, il y la maison d’Annie.
« Elle a un grand nez et de grands pieds. Si on pend une ficelle au bout de son nez, elle arrive à la pointe de ses orteils très exactement.
Annie se sent mal. Et presque tous les jours, c’est comme ça. Il y a quelque chose de noir qui la remplit de l’intérieur.
Elle est seule, depuis que sa mère est morte. Personne ne lui rend visite. Sauf le facteur, une fois l’an, pour lui vendre un calendrier qu’elle n’achète jamais car les images de petits chats heureux ne lui plaisent pas ! »
On entre dans ce livre avec un frisson, en trempant ses pieds dans l’eau glacée qui peuple ces lieux. Mais attention ! Ne partez pas ! Restez ! Restez : c’est un conte, et sa fin sera heureuse… On y croisera un coffre noir, trois chapeaux géants, de l’air frais et la mer. A perte de vue.
Kitty Crowther, avec son style inimitable, nous livre une de ses histoires de femmes dont elle a le secret (si vous ne l’avez pas encore lu, jetez-vous sur Mère Méduse, c’est un autre chef d’œuvre). La mélancolie et l’humour se glissent entre les mots pour forger une histoire qui chahute le lecteur à travers toutes sortes d’émotions.
Ses images, qui mêlent habilement encre noire, crayons de couleurs et aquarelle, sont tout simplement magiques (les pages de garde justifient à elles seules l’achat du livre). L’obscurité bleutée qui enveloppe le début du récit est progressivement fendue par la lumière de teintes fauves, rayonnantes.
Annie du lac a reçu le prix Baobab du salon du livre de Montreuil, en 2009. L’année suivante, Kitty Crowther a reçu la plus prestigieuse récompense : le prix Astrid Lindgren pour l’ensemble de son œuvre.
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