Difficile de passer à côté de cette bande-dessinée sans avoir envie d’y jeter un œil.
La couverture de Hoka Hey ! est magnifique, une œuvre à elle seule.
Contrairement à un certain nombre d’autres ouvrages, le reste de la bande-dessinée est à la hauteur de cette première impression. Outre le dessin, le séquençage du scenario, les personnages, le rendu des paysages sont parfaits !
Le scenario interpelle également : Georges, un jeune Lakota, élevé par un pasteur dans l’idée d’éradiquer chez lui tout ce qui rappellerait qu’il est un indien, se retrouve nez à nez avec des bandits, dont deux sont des natifs comme lui.
Transformé en vrai petit protestant et en serviteur, pourquoi se priver d'une main d’œuvre bon marché qu'on peut facilement exploiter et mépriser, il a tout oublié de ses racines. Il essaie de faire de son mieux pour répondre à ce qu'on veut faire de lui.
La rencontre entre le jeune garçon et les bandits est électrique. Georges a soudain devant les yeux ce qu'il aurait pu ou dû devenir et le verni se craquèle. Ils vont le ramener à son corps défendant à ses origines, non pas par gentillesse, mais parce qu'ils le doivent à une certaine idée de ce qui leur semble juste.
Neyef, de son vrai nom Romain Maufront, signe là une œuvre très personnelle puisqu'il revisite le western avec une sensibilité qui correspond à une façon plus contemporaine de considérer l'histoire de l'Amérique que celle transmise dans les westerns de notre enfance. Neyef explique qu'il a toujours été du côté du tomawak plutôt que des fusils.
Difficile d’en dire plus sans dévoiler ce qui fait de ce livre un livre qui va compter, alors, jetez-vous sur cette bande-dessinée, lisez là, faites-la découvrir autour de vous !
Comme on aime bien les westerns qui sortent de l'ordinaire, que les we du mois de mai seront longs et qu'on aspire au voyage, et si on se relisait celui de Loo Hui Phang et de Frederick Peeters : l'odeur des garçons affamés ?