Parce qu’elle vit dans l’ombre d’une autre, parce que des disparues, il reste encore des couleurs, des odeurs, de rares photos ou des portraits imaginaires, Ann, tente d’absorber les souvenirs qui s’effacent de la mémoire de l’homme qu’elle aime, pour les faire siens.
Dans ce premier roman, Emily Ruskovich dresse le portrait intérieur de femmes confrontées à un drame dont les raisons et les conséquences leur échappent. Les paysages de l’Idaho deviennent alors le reflet de l’intériorité des personnages, des endroits sauvages, sombres et rudes, difficiles à habiter et à apprivoiser.
Il est des ouvrages qu’on aime pour une seule phrase. Ce premier roman, très bien écrit par ailleurs, pourrait être de ceux-là. Ces quelques mots où l’on comprend soudain, l’origine ténue du drame, je pourrais les lire et les relire, espérant en vain, que le drame n’ait pas lieu.
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