Ce pourrait être un lieu paradisiaque, entre récifs et mers, au bout de la terre, la géologie et la techtonique des plaques s'amusant à faire ressembler ce bout du monde à un chien... Le lecteur happé dés le début par la succéssion d'événements infimes, comprendra vite ce qu'on appelle "l'effet papillon". Il suffit de trois cadavres d'Africains découverts sur la plage par la vieille institutrice, pour que le quatuor dirigeant de l'île, pris dans un engrenage maléfique, s'enfonce dans une histoire qui fait froid dans le dos. Le jeune instituteur sera le seul personnage solaire du livre.
Dans ce huis-clos îlien, Philippe Claudel livre une fable grinçante sur l'humanité. Entre pêche au thon, omerta organisée par le maire et délation, l'île devient le réceptacle de toute les turpitudes de l'humain.Tout ce microcosme sous l'oeil féroce du Brau, le volcan prêt à rugir, personnage à part entière du roman.
L'écriture est sobre, les phrases et les chapitres sont courts, incisifs. 280 pages haletantes, on commence le livre à neuf heures du soir et tout à coup il est minuit... Toute la nuit, on sent l'odeur des fumerolles du volcan... et du reste. On doit absolument partager la lecture de ce roman.
Comme le dit si bien Philippe Claudel : "La Littérature peut permettre de toucher en profondeur les êtres car elle laisse la pensée suivre son cours et l'invite à prendre son temps"...
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