La quatrième de couverture porte : « Nous sommes devenus des monstres. On pourrait s’en affliger. Mieux vaut en rire.» … Cela résume tout à fait l’esprit du livre et je serais tentée de laisser juste ce texte pour "appâter le lecteur" de mon coup de cœur !

Mais tout de même, le futur lecteur doit s’attendre à 25 nouvelles rarissimes, littéraires, d’un humour décapant. Philippe Claudel (pour ceux qui ont apprécié « les âmes grises », « le rapport de Brodeck »), grand écrivain contemporain, signe cette fois un roman qui laisse une trace encore plus longtemps… Un livre surprenant, déstabilisant, à la fois drôle et glaçant.
L'auteur part de notre monde tel qu'il tourne, plutôt mal que bien, de situations réelles, donc, et il pousse le curseur pour en faire des histoires absurdes, grotesques et pourtant si plausibles. Pour illustrer la société à deux vitesses dans son roman, Philippe Claudel imagine par exemple des parcs à pauvres où les plus aisés viennent en excursion les observer comme des animaux avec interdiction de leur jeter de la nourriture. Le mariage pour tous, poussé lui aussi à l'extrême, donne lieu au récit cocasse d'une noce entre un homme et une ourse. Un homme achète trois hommes à sa femme pour Noël, et l’intéressée n’en voulant pas, il doit s’en débarrasser d’une drôle de manière etc…etc…

Drôle jusqu’au malaise, on s’interroge sur notre société… Cela promet des conversations animées entre lecteurs ou collègues et tant mieux. Quel talent !

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